Le bâtard des mers

Groenland, brume épaisse.
Le « Téméraire » signale sa présence en actionnant sa corne de brume.
Un coup long suivi d’un bref déchirent le grand silence.

– Cap’taine ! Au radar le relèvement ne change pas ; il est à 50 degrés bâbord à 2 milles !
– Cap’taine, il est à 1 mille, on va y avoir droit ! Il va nous aborder ce con-là !
– Viens tribord toute « Nom de Dieu » !

Sous le choc, le « Téméraire » se gîte sur tribord.
Le bruit des tôles enfoncées crissent sous l’impact. Putain ! C’est le « Santo-José » !
À présent, debout face à face sur leurs ailerons de passerelle, les deux capitaines, le regard méchant, s’invectivent en français.

Sa machine lancée en arrière, le « Téméraire » se dégage de l’abordage, le rideau de brume sépare à nouveau les deux navires.

Au même moment, Maria-Magdaléna achète son poisson au marché de Lisbonne…